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SILVERPECHE.com

la pêche de la daurade, du sars, du pageot, du pagre du calamar. Pêche du bord dans les calanques de Marseille, cassis.

La saison du bonheur.

Un coucher de soleil à Gigaro. cliquez sur l'image pour agrandir et passer le texte.

Un coucher de soleil à Gigaro. cliquez sur l'image pour agrandir et passer le texte.

A la pêche rien ne peut être prévu vraiment d'avance. La météo, la mer, ses postes, ses propres convictions, la présence de poissons, ses appâts bref, un peu tout quoi...On arrive sur son poste et c'est une chance quand tout se dessine comme prévu. Depuis que je rôde les roches millénaires des calanques, depuis que je traîne mes guêttres le long des digues par tous les département je me suis fait une idée bien bigarée de la situation mais on en parle un peu plus bas. Grâce à nos articles qui racontent l'histoire de quelques copains qui drainent une histoire qui fait beaucoup d'émules, grâce aux nombreux témoignages qui souhaitent que notre blog devienne un bel endroit sans chichis, je peut affirmer sans détour que la pêche dépend de celui qui pêche là où il se trouve, c'est presque une lapalissade en fait. C'est un peu comme un conquérant qui cherche un trésor, une fois qu'il a fait le tour du monde il s'apperçoit que le trésor qu'il cherchait était là où il était parti. Voilà des phrases qui me sont souvent martelées au fin fond de mon âme tant elles sont le sens même de mes pêches, sitôt qu'on a envie de pêcher ou qu'on s'y rend pour noyer quelques songes.

Au fond la pêche c'est un peu ça, c'est une chose qui bouleverse un truc dans le cerveau que personne ne peut expliquer, depuis des centaines d'années cette pratique ludique ne cesse de faire disparaître les convictions au plus profond des eaux certains même s'y sont perdu, elle est la convoitise de tous les publics à la recherche de la fortune ou de ceux qui ne cherche que le bonheur. Mais ceux qui ont la prétention de prouver que l'on peut prendre du poisson à gogo toute l'année sans y mettre un peu du coeur sont des imbéciles ou des publicitaires car dans la pratique de la pêche la réussite tient à beaucoup de choses et à rien à la fois.

Mais quel andouille peut prédire le passage des poissons si ce n'est dans le canal de sète sans passer pour une lanterne de connerie ? Malheureusement internet ouvre la porte à tout un tas de ces spychopates qui polluent le peu d'espoirs que le pauvre amateur n'est pas en mesure de reproduire. Les revues regorgent de gars qui exibent des beaux poissons tout en laissant croire que c'est facile tout en éloignant l'esprit du pourquoi pêcher.

la vraie vérité c'est que la pêche est un moment de partage qui donne accès à beaucoup de choses essentielles dans un esprit qui s'éveille à cette pratique. La pêche permet de se dépasser de son petit quotidien et de transmettre à ses proches une autre forme de vie comme la contemplation par le silence et si on le veut bien il y a beaucoup de choses à voir même la nuit. Le rêve fait largement parti du quotidien du pêcheur car cela découle d'un bien être et qui ne peut s'expliquer simplement. C'est une sensation de repus cérébral qui ne se croise que très rarement sauf là, c'est la sensation d'avoir accompli un acte de prédation intime qui empli les veines. C'est une sorte d'accord entre sa vie mondaine et sa vie animale, un long cordon de vie qui s'assoie sur un acte purement prédateur. Détourner volontairement ce moment a des fins narcissiques ouvre la porte de la course aux poissons qu'il n'est pas possible de soutenir bien longtemps, et efface inévitablement le moment du plaisir d'être au bord de mer.

La saison du bonheur.

Moi je profite de cette saison qui semble creuse pour trouver de nouveaux terrains de jeu un peu plus loin, nous choisissons ces périodes car il est possible de le faire quand les calanques sont actuellement truffées de filets, je sait, c'est un peu la course mais bon, il faut ce qu'il faut...

Cela fait bien longtemps que j'attend d'aller découvrir certaines parties du Var, les côtes rocheuses qui s'étendent le long du Cap Taillat jusqu'au Cap Lardier peuvent offrir un alternative tout à fait inhabituelle par son découpage rocheux. Il y a de petites criques sableuses bordées de roches agressives qui permettent de pratiquer plusieurs pêches en même temps, vu la marche je pense que ces coins ne doivent pas accueillir beaucoup de monde.

Voilà le pacte entre Greg et moi et défini, comme je le disait plus haut il ne nous sera pas possible de faire le moindre plan tellement la météo et tout ce qui tourne autour est complexe. Nous allons embarquer tout ce que nous savons faire du mieux possible et prier que notre choix ne nous le fasse pas payer cher.

Le départ du chemin est fabuleux, je reconnait bien là les doux sentiers aménagés du Var qui offrent toute une panoplie de végétation ardente, les senteurs aromatiques du romarin remontent à nos narines qui finissent par apaiser le feu ardent qui coule dans nos veines. Plus bas, il y a la mer bleutée et translucide qui tape avec rage sur tout ce qui dépasse, rien qu'à l'oreille il est possible de savoir où sont les poissons, du moins les sars. Nos pas sont rapides, le temps semble presser alors qu'en réalité nous avons tout le temps, les criques qui se succèdent nous font des appels qui sont dur à repousser. Malgré tout nous irons jusqu'au bout de notre plan, il y a de l'eau bien agitée devant, des bacs remplis de mulets qui se jouent du ressac bouillonnant, moi j'ai le souffle court car mis à part un truc impensable ça sent le poisson à mort !

Pourtant même avec les meilleurs appâts les touches se font attendre, il semble que nous n'avons pas choisi le coin idéal mais cela semble difficile à croire. Bon, il est vrai que nous ne sommes pas dans un bon moment pour pêcher mais tout de même...

Vers onze heures le constat est fait, nous n'avons pas échoué sur le bon poste, les plombs restent accrochés au fond, les bas de lignes sont coupés net après une touche et ce qui va nous décider à partir c'est quand Greg se fend d'un gros départ. Il tient le poisson quelques segondes en ligne quand le fil en 30 centièmes casse net et il est tout émoussé sur ce qu'il en reste. On replie vite fait pour aller un peu moins loin, d'ailleurs nous avons repéré à l'allé un autre coin qui fera l'affaire.

la marche ne dure que quelques minutes et vu que les cannes sont déjà montée nous serons rapides à tout renvoyer. Tient le vent s'est calmé soudain, il n'était pas très violent mais ça a le mérite de se remarquer quand il se calme.

Mais là aussi nous ne ferons pas beaucoup de poissons, la cause est assez floue mais le résultat est là, il ne semble pas que notre technique en soit réellement la cause.

La saison du bonheur.
La saison du bonheur.
La saison du bonheur.
La saison du bonheur.

Quelques jours ont passé et je me rend comme un fada sur un de mes postes Marseillais pour comparer mes séries d'infortune, il y a beaucoup de vent et la mer est si agitée qu'il semble encore une fois difficile de faire le moindre pronostic. Les premiers lancés sont désolant car avec un gros Mistral de travers mes performances deviennent ridicules, il ne me sera pas possible de faire mieux que quelques dizaines de mètres. Malgré tout je n'ai que le temps de me retourner pour me fendre de la première touche qui va se solder par une étrange casse en pleine remontée. Bon l'heure n'est pas à la pleurnicherie mais à l'action et toutes minutes perdue au levé de lune ne peuvent pas se rattraper. Dans la foulée un beau départ va me sortir de mes doutes, mais encore une fois ma ligne reste scotchée à un truc entre deux eaux à la remontée, j'en suis du quatrième plomb depuis le début de la soirée, à mon avis il y a un filet pas loin.

En fait cela ne m'étonne pas, toutes les années lors de l'arrivée des daurades les pros font de vrais barrages à poissons, ils quadrillent toutes les passes pour racler le plus possible. Le souci c'est qu'ils les posent dès les premiers mètres du bord, parfois 20 mètres... Stef en a fait les frais en se faisant carrément poser les filets sur les cannes, il a pu voir qu'en fait il est pratiquement impossible à un poisson de passer à travers à moins de sortir de l'eau. Pourtant quelques prises vont arriver, comme moi, une daurade par ici ou un pageot mais nous avons le sentiment que c'est les filets qui se taillent la part du loin. J'en veut pour preuve l'absence de Marbrés en Juin dernier, en fait c'est pas qu'il y en avait pas, c'est que les pros ont tout ramassé. Ho, trois marbrés dans la saison alors que je connait exactement où ils se rassemblent ? Faut pas pousser mémé dans les orties ! Voilà comment saisons après saisons les pros finissent par tout racler, ils transforment le fond des eaux en terrible cimetière, il n'y a pas de place pour nous au sein de la chaîne financière qu'est le marché du poisson. Nous ne seront pas plus écouté car une économie en dépend, nous devons subir les excès des mailles et attendre que les derniers pros crèvent de faim, ils auront scié la branche jusqu'à ce qu'elle casse...

Le problème c'est que cela fait un énorme trou dans la saison du bonheur, on ne peut pas prévoir la présence de filets, on est déjà assez occupé avec la météo. Heureusement on a bien vu que nos revendeurs on mis les bouchés doubles pour offrir toute la palette d'appât qui existe sur la planette, on a vu les bacs de Cabesto gonflés à bloc de merveilleux appâts qui vont nous permettre d'aller un peu plus souvent dans le Var, là où le poisson est bien plus tranquille et où la mer n'est pas vendue aux plus irresponsables, là où la qualité de l'eau de mer frise la perfection.

Mis à part tout cela on s'est bien marré, nos sorties successives nous on permi d'aller de partout avec une tonne d'appâts, malgré que nous n'avons pas réussi un gros coup, certains d'entre nous se sont bien gardés de nous montrer quelques belles pièces, du moins nous l'on dit mais après la bataille. Globalement je pense qu'il est possible de passer quelques bonnes soirées au bord de l'eau avec ses copains, le problème c'est quand tu es installé et bien rempli d'espoirs, qu'un bateau arrive...poum poum poum, te déroule le filets sous le nez et se casse. Hé bien c'est un peu notre quotidient en ce moment dans les calanques, ça à beau être habituel moi ça me chauffe de plus en plus, d'ailleurs je ne saurais dire réellement ce que je pense de ces gens qui pillent la mer sans utiliser à leur encontre quelques gros mots.

L'avant dernière pêche c'est pour moi, je suis loin dans les calanques et j'ai embarqué des bibis congelés, du rimini et des squilles, avec une météo qui frise la perfection je ne voit pas comment je ne pourrai pas faire enfin une vrai pêche. Rien n'est épargné j'ai tout passé en revue, il suffit de faire le plus dur c'est à dire gambiller jusqu'à mon poste.

La première touche arrive très tard dans la nuit et à vrai dire j'ai failli ne pas la voir tellement je qui occupé avec cette squille. L'écureuil monte d'un bloc et se colle en me faisant partir généreusement le frein, c'est la touche idéale pour un homme fatigué d'attendre. je prends en main et je ferre amoureusement dans la foulée, je suis stoppé net par le poisson qui n'a pas l'intention de venir, du tout ! là je suis aux anges, les puissants coups de tête me signale un poisson record, de tours en tours de manivelle le poisson monte à la surface, à vrai dire il me semble que ce n'est pas une daurade vu que le coco sonde avec rage, c'est sûrement un gros pagre ou un denti vu la puissance...Ce poisson ne me fait pas de cadeaux il sonde en me pliant la canne et je ne peut rien faire si ce n'est subir...Les minutes défilent et je suis au bord de jouir, je suis toujours debout mais tremblant des pieds à la tête à l'image fantasque d'un énorme poisson, la superpuissante lumière ( 5600 lumens) est braquée dans l'eau je peut parfaitement voir le fin fond du trou du cul de l'eau, je suis seul pour salabrer la bestiole et je suis un peu en hauteur malgré tout, soudain j’entrevois une lueur blanche en forme de serpent qui bataille, au fur et à mesure je devine ce que j'ai au bout. Ma misère va aller jusque là, à la surface je voit un énorme congre qui tournoie, il ne rentre pas dans mon salabre de toute façon je ne vais même pas essayer vu que de toute façon je ne le garde pas. La bestiole doit friser les 20 kilos, le milieu de son corps à le même diamètre que ma cuisse, moi qui me voyait déjà avec la prise de l'année je me retrouve avec une merde de au bout. Ce cons est allé me bouffer la squille et m'a détruit les épaules, il m'a bousillé la canne mais...j'ai rêvé, j'ai tremblé comme un gosse à noël, j'ai vu des images d'un poisson magnifique même si ce n'est pas encore pour aujourd'hui.

Finalement dans la foulée, j'ai tout remballé. Le fil est vrillé de fond en comble et pour nefoncer le clou il est tard, je n'ai plus la foi de rester malgré la longue marche qui m'attends.

Mon fils heureux comme un chef d'avoir capturé un joli sar, moi je bricole les squilles en attendant "la" touche...
Mon fils heureux comme un chef d'avoir capturé un joli sar, moi je bricole les squilles en attendant "la" touche...

Mon fils heureux comme un chef d'avoir capturé un joli sar, moi je bricole les squilles en attendant "la" touche...

Ca c'est un Rimini congelé, bluffant non ? He bé il est bourré d'acides aminés qui attirent les poissons comme des fusées.

Ca c'est un Rimini congelé, bluffant non ? He bé il est bourré d'acides aminés qui attirent les poissons comme des fusées.

Les jours qui ont suivi les copains m'ont fait un rapide compte rendu des calanques en ce moment.

Les daurades sont bien rentrées car un constatation nous saute au visage...Il y a des filets qui barrent la route dans TOUTES LES CALANQUES !!! C'est ainsi que nous n'avions pas fait de marbrés en Juin, nous sommes à la vieille de ne plus faire de daurade dans le coeur de la saison. Mes amis on bricolé quelques belles prises qui dépassent le kilo mais ils ont perdu dans les mailles suspendues entre deux eaux les plus belles pièces...Ces filets ne sont pas visibles de la surface car il n'y a pas de balises qui flottent, tout se passe sous les eaux et le pauvres pêcheur qui s'y aventure laisse tout au fond.

Si cela continue ça va être dur de montrer du poisson...

Bon allé demain je part de bonne heure pour le salon de Cagnes sur Mer en compagnie de Julien Pexeo, je vous fait l'article dès mon retour les loulous !

 

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R
Je me regale a te lire roro...bravo
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M
Très bon moment de lecture comme dab . <br /> <br /> Par chez nous aussi les " expéditions" avortent souvent à cause des filets , paillote , kite -surfeurs , accès interdits et j'en passe . Choisir la bonne fenêtre tiens plus de la loterie que des expériences passées ...<br /> De toutes façons la magie opère encore mais putain je me demande souvent comment ça va finir cette histoire !!<br /> Bises à vous.
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O
Marre de planifier sa journée, de s'arranger pour faire garder les enfants , de faire le nécessaire au boulot pour partir a une heure descente des marcher 30 min dans les calanques pour se retrouver nez a nez avec deux balises mettant fin a une semaine de projets, d'excitation et de rêves.. 2 sorties dans la semaine semblables Morgiou complètement fermée par des filets<br /> Deux jours après idem a l'arène <br /> Hier un petit surcis a la poulidette mais une pêche pas fameuse...<br /> Mais bon on y croit..lol<br /> Bises a vous et a mes deux compères..(ils se reconnaîtront ..)
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R
Berd a récupéré des vieux boulons pour soi disant pecher au plomb perdu.....hum....je le soupçonne plutot de vouloir les jeter sur nos ennemis poseurs de filets....a surveiller le berd ;-)
R
Heureusement que lon arrive toujours à s'offrir au moins un bon geuleton et surtout quelques fou rires....;-)
J
très bel article Roro, toujours aussi passionnant et malheureusement très réaliste de se que nous subissons a cause de ces irresponsables !!! merci
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S
Salut tout le monde!!ro je me suis régale a lire ton article!!de belle photo et je vois que tu a emmené le petit c'est ca la pêche un bon moment au bord de l'eau!!pour les poissons il faudra attendre que les pilleur de la mer raffle tout et on aura peut etre quelques reste!!biz et fait nous de belle photo au salon !!
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B
salut roro,encore un bel article.De cassis à fos j'ai fait la même constatation et si l'on ne sort que des petites ,ce sont certainement les seules à passer à travers les mailles du filet.Si les petits pêcheurs que nous sommes n'ont aucune chances de se faire entendre, une alliance avec les fabricants de matèriels et les maisons de fournisseurs d'appats ( normandie appats ,pexéo et autres) serait peut être envisageable afin d'engager une action au prés des pouvoirs publics à fin de nous laisser une petite place dans des zones précises.Cela est certainement utopique mais que faire d'autre?<br /> a quand un salon prés de chez nous?<br /> Bises
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R
Salut Pad, demain je suis au salon de Cagnes sur mer sur le stand PEXEO et je vais faire des montages d'appâts pour les pros avec les accessoires que tu m'as fabriqué, je vais fait quelques photos et tu reconnaîtras sûrement quelques unes de tes oeuvres !<br /> En ce qui concerne les poissons je suis vraiment écoeuré car le poisson est arrivé en masse mais c'est les filets qui ramassent tout, les mailles sont à moins de cinquante mètres. Il y a plusieurs kilomètres de nos coins qui sont totalement raclés du soir au matin, là il va falloir changer de crèmerie...dommage.
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A
C'est partout pareil !!! il faut pêcher à outrance pour amortir les investissements ! Bra
S
Je sent que cette saison va être aussi compliqué que l an dernier, même au canal de Sète si réputé, je ne vois que des petits poissons et les bredouilles sont nombreuses....
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A
Merci Roro , comme d'hab , la plume toujours aussi habile ! <br /> je pense que vous payez l'avènement du modernisme ! fini les bouées et les flotteurs de filets ! avec les GPS plus besoin de repères ! J'espère que la chance va tourner , Bises
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