11 Février 2014
J'ai passé une semaine compliquée avec la grippe que j'ai contractée cette semaine. Avec le recul, je mesure à quel point aller pêcher est plus une faim en moi qu'un loisir, malgré la fatigue extrême, je me suis souvent surpris à rergarder par la fenêtre de la chambre pour savoir si il me serait possible d'aller pêcher. Bon, vu la météo épouvantable et la fatigue démesurée qui caractérise cet état grippal il n'était pas question de bouger de plus de dix mètres du lit et encore moins d'aller me balader dans les calanques la truffe aux quatre vents. Mais dans ce contexte j'ai eu l'occasion de lire un peu plus, d'aller sur internet pour me tenir au courant car on le sait bien bien, dans l'actualité il ne faut pas lâcher la barre bien longtemps pour se sentir déconnecté. Malheureusement l'essentiel est concentré sur les municipales qui arrivent à grands pas et il n'y a plus grand chose sur l'environnement, par contre, c'est le bon moment pour voir une armée de singes enragés qui se disputent comme des cafards le bout de gâteau phocéen. Ceux qui auront les moyens financiers pour faire une grosse campagne politique avec affichages à répétition, conférences spectaculaires, groupes de travail sur les associations et sûrement quelques passes droits finement tissés auront l'essentiel des voies et ainsi se faire rembourser les fonds mis pour leur publicité globale. Quoi ? Tu n'étais pas au courant que l'état rembourse aux candidats les millions d'euros dépensés pour leurs campagne au prorata des voies collectées ? Tu ne sait pas non plus que toutes les banques en rang d'oignon font des offres juteuses aux partis politiques pour décrocher des contrats à courte durée( bien sûr) remboursable après la campagne avec des taux d'interêt assez surprenant ? Ben dis donc, il faut de temps en temps ouvrir internet pour y regarder autre chose que le matos de pêche car vois-tu, on y trouve des trucs qui vont radicalement te faire comprendre notre colère contre ce système vereux. D'ailleurs quand on prends un peu de recul sur l'immense toile de la société on fini par voir toute une architecture où presonne ne communique plus mais qui fraternise quand même sans la savoir ( ou en oubliant de savoir)sous la baguette du chef d'orchestre de l'échelle sociale. Mine de rien même si on ne se sent pas concerné par les élections municipales, pour autant dans les grandes villes c'est quand même ce qui conditionne la vie de tous et vu les grands projets autour du parc des calanques, si la mairie change cela peut tout changer pour nous...
Pour l'histoire qui nous occupe en ce moment c'est la sortie de ce mercredi soir. Je part d'Aubagne sous de bonnes augures, il n'y a pas beaucoup de vent et il me semble a voir entendu que la mer est assez agitée, bon sang, cela fait des mois que j'attends ça. Bon allé je te passe les détails de Marseille et ses bouchons, ses incivilités, son aménagement très discutable pour arriver comme une fleur sur le départ du sentier des calanques. A peine quelques centaines de mètres plus loin je suis déjà fatigué, j'ai beau avois bien récupéré de la grippe la fatigue prends un peu le pas sur les guiboles, je doit prendre sur moi pour continer à progresser, d'ailleurs je me rend compte que d'ordinaire ce poste me semble si proche, ce soir je n'en voit plus la fin.
Oufff ça y est j'y suis, effectivement il n'y pas de de vent ce soir, il fait même assez bon et le mer est dans un état d'ivresse vraiment formidable, j'espère que le poisson va s'alimenter convenablement. Je suis le dos tourné à la mer et je monte ma deuxième ligne, le bruit des vagues est assourdissant ici mais j'entends un bruit parasite de temps en temps, ce ne peut pas être la première ligne car je vient juste de l'envoyer. Machinalement je tourne la tête, ho put... l'écureuil est collé en haut de la canne et ce bruit parasite c'est le frein !!! Là je n'attends pas que les beaux jours reviennent je tend la ligne et je ferre énergiquement, oupssss, dans le vide.
Les heures passent tranquillement, je n'ai plus de touches, je me laisse bercer par le bruit des vagues qui martellent les roches, les nuages fuient vers le Sud pour se consoler de ne pouvoir pleurer ici, laissant passer de temps à autre les rayons de la lune presque pleine sur la mer. Je fume quelques clopes bien assis sur ma roche de granit profitant au plus haut point d'une certaine douceur, j'en profite pour aller farfouiller ça et là pour débusquer un crabe, je repère, je prospecte quoi...
Vers une heure et demi du matin je décide de plier car je n'y crois plus du tout quand je remarque que l'écureuil extra lumineux de ma première ligne n'est plus à la même hauteur, ha ? Puis sous mes yeux il monte à nouveau et se colle rapidement à l'anneau, wouaouuuu !!! Je tend la ligne et là je sent une grosse tirée dans le scion, je contre le poisson qui vient manifestement de se piquer. A première vue il me semble avoir pris un sac plastique qui fait parachute dans l'eau, je remonte bien un truc mais en l'absence de coup de têtes ou autre tirettes il est difficle de se faire une idée. Mais à l'approche de la surface je commence à sentir des coups dans le scion, c'est une daurade, ma foi ce n'est pas une très grosse mais elle à sa taille. Je suis un peu obligé de la salabrer, je te raconte pas le bordel à une main car elle n'a pas l'intention de rentrer facilement, mais à force de m'y reprendre elle fini par entrer dans les mailles.
Rapidement je comprends que c'est l'heure des poissons, à peu près tout marche même la sardine car en peu de temps je vais pouvoir en remonter plusieurs sars commun, ils n'ont pas la bonne taill et je préfère tout remettre à l'eau. Remarque c'est la roulette russe car avec du 4/0 c'est soit il est bien piqué au bord, soit il prends un ticket pour un voyage direct sans escale.
Je n'ai pas le coeur de garder ce genre de poissons et d'ailleurs ce petit enfoiré à dû donner le mot à ses copain comme quoi je ne garde les sars minus car mystérieusement d'un coup j'en ai fait plusieurs à la suite. Je m'amuse tellement que j'en oublie l'heure, difficile de se raisonner quand le poisson se rue sur tes appâts, n'oublions pas que nous ne sommes pas dans la bonne saison et l'occasion de renouer avec les beaux départ fait un peu dérailler. Malgré tout il est 4 heures du matin et ma journée au travail commence à 8 heures, je doit tout remballer, faire la bonne demi heure de marche et le retour sur Aubagne ce qui va me faire aller au lit à 5 h30. Inutile de te dire que je vais faire du bon boulot demain, une fois de plus mes copains vont me charier et j'aurais beau expliquer que la pêche c'est ainsi, car pour le temps qu'il me reste à vivre je ferait les cent pas dans les calanques...