28 Octobre 2013
http://pechedeloisir.application.developpement-durable.gouv.fr/dpl/accueil.jsp
ci dessus c'est le lien pour faire votre déclaration aux affaires maritimes, cliquez c'est...c'est...à peine croyable comme ils sont con à mourrir. Dire qu'il y a des gens qui sont encore plus con que cela, mais on va en reparler car c'est c'est ce que tout pêcheurs va avoir droit dans peu de temps. Ne rigolez pas car ceux qui pêchent en eau douce vont être les premiers.
Le calmar a hanté mon esprit durant de nombreuses années, rien ne pouvait barrer la route qui me conduisait lentement vers une douce folie, la rage aux lèvre j'était prêt à tout. Cette obsession me poursuivait de partout, dans mon atelier étroit où de très nombreuses création plus foireuses les unes que les autres en sont sorties, dans mes songes éveillés et sourtout dans mon blog naissant. Je crois avoir songé à peu près à tout, les fils, les calamarettes, les appâts, les conditions météorologiques, les coins de pêche parfois dangereux, toutes ces heures de sommeil manquées passées au bord de l'eau et ces centaines d'heures écrites sur mon blog à refaire l'histoire de la pêche vu de haut par un juvénile et bouillant pêcheur. Curieusement la plus grosse difficulté que j'ai rencontré tout au long de ces années c'est les bouchons, ça à l'air bête un bouchon pourtant, il faut qu'il soit extra léger, ne réagissant pas trop au courant, qu'il puisse reçevoir une lumière et qu'il accepte de rester à la surface même avec un poisson de trois cent grammes tout en restant sensible aux touches. Voilà un vrai casse tête qui a animé joyeusement mes neurones saturées d'adrénaline. J'ai presque dormi dans les rayons de Leroy Merlin à la poursuite d'une mousse ou d'un matériaux miracle, j'ai fantasmé devant une boule en polystyrène de réservoir pour chiotte, la moindre bricole trouvée par terre pouvait à coup sûr me servir à fabriquer "le truc" qui me manque pour la pêche. Je sait à quel point je ne suis pas seul dans ce cas et ici je salue tous les géo trouvetout.
En ce moment comme dans le passé je suis un peu las d'attendre ces fameux calmars, je sait bien qu'en ce moment il y a des daurades de partout et qu'il suffit de ce rendre sur nos postes pour s'en rendre compte. Ce dimanche je vais partir sur ces terres pour prendre ce que la mer voudra bien me donner, quelques bibis, des gravettes et beaucoup de courange je suis en route.
J'arrive de nuit sur mon poste après une multitude d'embouteillages, il n'y a pas de vent qui vient gâcher ma pêche alors je me met à rêver. Je m'installe rapidement lourdement armé fort de mes beaux bibis mis entier car là on chipote pas, il me faut une belle prise à cuisiner demain midi. Pour ce faire j'ai envoyé du lourd dans les scions, arraché en cinquante centièmes fluoro, plomb de cent cinquante grammes et du recul à gogo. L'appât va être posé très loin dans le sable, je me souvient qu'ici par temps calme il vaut mieux jouer sur les distances pour choper un passage de blanquettes que compter sur un concept de nourrissage au raz des roches. Rapidement un de mes écureuils frétille sur la gravette entière, je ne sait pas si je doit prendre en main ou attendre car il est en direct avec un poissons chipoteur, ces derniers jours de grand vent a donné aux poissons de quoi se nourrir et il est fort possible qu'ils jouent plutôt qu'ils ne mangent. Au bout de longues minutes d'attente l'écureuil ne bouge plus, il n'y sûrement plus de d'appât, bon, je remonte pour voir. Je ferre énergiquement et ma canne est stoppée net dans le mouvement. Wouaouuuu le truc au bout est assez lourd mais il vient, pas de coups de têtes ou si peu, va savoir...
Tu parles c'est une sole tout à fait honorable, pourtant ça fait de belles touches ordinairement mais là je doit dire qu'il m'a fallu attendre pour qu'elle daigne avaler l'appât, la soirée commence plutôt bien.
La nuit est longue sans touches, je bricole par ici, je ballade un peu, je fume quelques clopes...tient le brouillard qui dormait dans la gineste arrive animé par la brise.
Rapidement je ne verrait plus rien du tout, mes écureuils ne vont plus être que des boules vertes dans cet épais brouillard, à un moment je vais être obligé de ne plus bouger car je ne voit absolument plus rien et je ne suis sûr de ne pas finir à la mer. Les heures passent et le temps s'améliore un peu, je fini par voir de mieux en mieux, toutes les affaires sont trempées à cause d'une rosée persistante qui s'infiltre partout, je pense que le retour va être joyeux car la roche lisse et la rosée transforment le chemin en patinoire. Il est trois heure du matin et je remballe les affaires trempées, au hasard j'ai remonté cette blanquette, elle n'est pas en bon état et pourtant elle n'a pas fait de touches, va comprendre ça...
Comme promis le chemin va se transformer en tobogan à ciel ouvert, je me suis ramassé deux fois comme une fleur dans la descente qui mène sur le plateau en bas, une glissade qui m'a fait attérir dans les brousailles piquantes. Du haut du chemin je peut voir le parking en bas entre les passages de la brume qui transforme ce spectacle miniature, il y a un groupe d'une dizaine de jeunes gens qui font une sorte de soirée improvisée, les portes de leur bagnole sont ouvertes et la musique assourdissante qui sort de l'habitacle est à fond la caisse. Ils ont fait de la route une piste de danse et manque de bol ma voiture est garée juste à côté d'eux, c'est pas que je balise... mais on ne sait jamais à quoi on doit s'attendre quand il est trois heures et demi du matin, que le parking est totalement vide sauf ma voiture et le groupe, que manifestement il ne sont pas venu étudier la faune et la flore des calanques. Presque arrivé j'entends le bruit des bouteilles qui s'éclatent au sol, des hurlements comme des cris de guerre qui résonnent dans la grande crique. Je fait mine de ne rien voir mais je m'attends à la phrase qui tue style:" Hé ça mort m'sieur !!!" Pourtant vu que je suis sorti de nulle part sous les éclairages publics il semble que cela est eu un effet de surprise momentané qui joue en ma faveur, j'enfourne en toute vitesse les affaires dans le coffre, je démarre la bagnole sans attendre et malgré toutes mes précautions je suis obligé de rouler dans les éclats des bouteilles et c'est dans des cris d'animaux en furie qui éclatent derrière moi que je quitte les calanques avec un grand soulagement. Voilà un moment assez instable qui n'est pas courant de rencontrer, ordinairement je fume ma clope et je laisse monter lentement la température du moteur avant de partir, là j'ai dropé comme un malade et c'est bien plus loin que j'ai changé la roue qui s'est crevée sur les bris des bouteilles...