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SILVERPECHE.com

la pêche de la daurade, du sars, du pageot, du pagre du calamar. Pêche du bord dans les calanques de Marseille, cassis.

La roche c'est dur.

Je rentre fatigué à la maison vers trois heures et demi du matin, Je dépose dans l'entrée en soufflant mes affaires de pêche avant de traverser la pièce. Je vais directement m'asseoir lamentablement sur une vieille chaise en osier dans la cuisine, le vent de ce Vendredi soir m'a complètement ravagé les neurones. Je me fait un bon café dans l'ombre du lustre qui n'éclaire que la table et je me met à réfléchir enfin un peu. Je suis assez mitigé de ma soirée qui ne m'a apporté que du vent, une marche assez longue et au bout du compte un résultat très discutable. Du coup je n'arrive pas bien à cerner le début de la bonne saison qui va démarrer, il faut bien le dire la vie sous l'eau de mes coins favoris ne se joue à pas grand chose et un rien peut les contrarier l'appétit de ses habitants. Il semble de la météo conduit un rôle majeur mais pas toujours comme nous l'avons vu en Décembre. Mais ce qui est le plus étrange c'est la lenteurs des eaux à refroidir (pour le calmar)ou à se réchauffer (pour la dodo)retardant considérablement notre marge de compréhension. Vous avez vous aussi remarqué l'imbroglio de paramètres météorologiques qui s'entrelacent pour qu'un jour, on se sait pourquoi, les poissons sont en folie et la pêche prends une allure de réussite. D'autres fois les conditions ressemblent à un gâteau d'anniversaire, rien ne permet de penser qu'on reviendra bredouille malgré un temps formidable. Tout ce long cordon de notre vie qui nous fait bouger viscéralement de villes en villes est voué à la poursuite d'un embryon de compréhension de la vie de nos poissons. Malgré l'heure je reste là assis là dans la cuisine sous l'éclairage faiblard du lustre, la fumée du café danse à chaque page tournée du catalogue de pêche que je dévore une fois de plus sans réel espoirs... Chaque année c'est pareil, le poisson tant recherché boude furieusement nos appâts dans nos belles calanques car probablement ils sont trop occupés à tout autre chose qu'à la gourmandise.

La sortie de pêche entre amis c'est la fabrication d'un évènement unique, pour nous certes, mais aussi pour nos chers lecteurs. Nous avons une soif intarissable d'inconnu qui nous tient à coeur, plus que la pêche en elle même réellement. Nous sommes parfaitement dans le flot de ce que nous aimons faire sans se préoccuper de nos performances, cela peut être compris par tout le monde, quitte à essayer des trucs impossibles pour inciter les plus téméraires à faire le grand saut de l'aventure. 

Pour l'heure nous avons de bonnes nouvelles du matériel de pêche,  le catalogue que je feuillette  est tout simplement un recueil de surprises avec les tarifs et tout et tout. Un ensemble canne/moulinet et fil comparable à des standards de chez les plus grandes marques peut se vendre aujourd'hui à moins de cinquante euros mais avec de vrai perfs. Orlando nous fait régulièrement passer ce genre d'ouvrages et me fait essayer des marques plus ou moins connues dans le monde au grand public mais qui offrent tout de même des finitions même de base tout à fait exemplaires ce qui nous place inévitablement dans le contexte de ce qui peut être valable pour tous.

On arrive facilement a comprendre que ces structures ne veulent plus dépendre des soit disant marchés ou de certains maquignons qui jouent les intermédiaires, ainsi, OLYMPUS sort du bois et arrive en France. Ce qui va nous secouer en premier lieux c'est les tarifs...Oubliez vos anciens repères sur les prix tout est revu de fond en comble pour conquérir le marché.  Ils ne vendent pas à perte, certes, mais ils vendent juste au vrai prix en éliminant les tous les intermédiaires, y' a peu de pub, pas de commerciaux, pas d'agences, juste l'usine un point de vente et le consommateur. En plus ils se permettent de mélanger les composants au carbone pour faire une gamme de canne à pêche qui ne nécessite pas d'être ménagée, vous savez celles qu'on balance dans le garage après une sortie et qui se casse la gueule par ce qu'on a loupé le mur en la posant...Il m'en faudra au moins une de celle là....

Un peu plus tôt dans le soirée je m'installe sur mon poste de pêche, le vent est vraiment pas sympa avec moi. je comprends une fois de plus que ce soir rien ne va aller car je doit alourdir au maximum mes écureuils pour qu'ils absorbent les rafales laissant au passages les petites tapes dans l'oubli. Pourtant, je n'ai pas le temps d'accrocher le premier quand il m'échappe des mains. La canne ploie généreusement ce qui normalement est le signal d'un beau poisson, suivi d'un départ de frein qui achève mes doutes,là, c'est la touchasse.

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Le premier poisson est un petit sar qui est venu se prendre dans les méandres de ma technique qui ne lui a pas paru étrange au premier abord. Heureusement qu'il est tombé sur moi, malgré qu'il montre des signes de fatigue il rejoindra la mer sans dommages importants car il est piqué sur le bord des lèvres. Rapidement c'est à nouveau une autre touche, sans suite certes mais je ne m'ennuie pas un brin, il ne faut pas attendre bien longtemps pour trouver un poisson, ils ne sont pas affamés et je dois déployer une nouvelle astuce qui fait toujours mouche, le tandem des appâts. Le seul problème de cette technique c'est que le poisson va aller chercher les deux bouts de vers pour ne pas se les faire piquer par les copains, si c'est une petit il est cuit mais si il est beau il se verra avec deux hameçons plantés dans la bouche.

Une minute suffisent à trouver un client, ce coup-ci ma technique a bien fonctionné, ces petits goinfres ne se refusent rien car par précaution j'ai monté deux double zéro qui limitent la casse. Mais devant un tel repas certains vont franchir le cap et se planter lourdement, comme ci-dessous...

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Ha tient c'est encore une veirade, il n'est pas bien gros et pourra heureusement retrouver les siens car il s'est planté les deux hameçons sur le côté...

Bon je vais vérifier la canne sur la droite, l'écureuil est peu monté un peu trop rapidement, vu que je ne sait pas si c'est le vent ou un e touche. Ci dessous le fiélas de l'année, avec ça la bouillabaisse est assurée !!!!

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il ne s'était pas planté sur l'hameçon, il s'était tout simplement entortillé sur le fil à un point tel qu'il m'a fallu couper le montage entier pour le libérer, inutile de vous dire qu'il ne pas dit merci en regagnant l'eau, le salaud !

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Ci dessous un montage anti-vrillage que m'a fait Bert, y' a pas à dire, c'est vraiment un as de la débrouille et sans lui des fois...

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Le reste vous le connaissez, je suis fatigué, je plie boutique, le retour est long, gna gna gna...

En arrivant au port je peut deviner dans la pénombre, deux chiens qui farfouillent bruyamment dans les poubelles. Nonchalamment je passe à côté d'un et je me positionne pour aller jeter ma poubelle moi aussi. Je me retrouve nez à nez avec deux sangliers aussi surpris que moi...L'instant est très instable. Vais-je me retrouver avec les roubignoles qui vont aller valser en l'air, ou, vont t'il détaler ce qui, éventuellement, peut m'arranger. D'un coup ils décampent en renversant une grosse poubelle en fer qui au passage fait un ra-fut du tonnerre. Une lumière s'allume juste en face, un gars sort en caleçon sur son balcon et me lance:

-" Espèce de connard ça fait une demi heure que tu fait un le con dans les poubelles, t'as pas de maison ou quoi ?"..........

J'ai faillit lui dire tout le bien que je pense de lui, mais, j'ai plié les affaires dans le coffre et je suis parti car je n'avais pas envie de me justifier à trois heures du matin.




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