31 Août 2014
Comme d'habitude nous n'avons pas une minute de répi pour se rendre à la pêche, il y a tout un tas paramètres qui s'émpilent au fur et à mesure des jours pour améliorer (si je puis dire) la sortie qui se profile à l'horizon. Il y a toujours un petit de flotement avant de partir et c'est souvent les appâts qui en sont la cause. Mais cette fois-ci c'est l'entreprise PEXEO spécialiste de l'appât congelés qui m'a confié une lourde tâche à accomplir. Comme vous le savez peut être nous somme régulièrement sollicités tout au long de l'année par des magasins ou des entreprises afin de tester du matériel ou des appâts qui pourraient faire l'objet d'une ligne commerciale. Le fait que nous sommes un vrai groupe d'amis et que tour à tour nous pouvons alimenter le réseau d'infos et que nous pouvons montrer du beau poisson très régulièrement semblent faire notre valeur. Mais à priori nous ne somme pas très enclins à dévouer notre site aux tests de toute sortes car l'esprit de silverpeche est avant tout un espace humain où peuvent s'y retrouver tous les gens qui aiment la mer. Mais cette fois-ci c'est bien différent. c'est différent car cette entreprise travaille déjà avec nos partenaires, ils proposent quelques chose d'autre que nous ne trouvons pas facilement vivants dans nos rayons de supermarchés.
J'ai découvert PEXEO un peu au hasard dans les rayons de Cabesto, pourtant, quatre gros congélateurs lui sont consacré autant dire qu'il me faut une paire de lunettes. Dedans on y trouve de tout, crabes mous, sardines, Rimini, coquillages, seiches, calmars et j'en passe. Ce ne sont pas des produits pour la consommation mais destinés exclusivement à la pêche car ils regorgent d'acides aminés, mellé aux broumés sardines, crevettes, oursins qui peuvent être utilisés seuls ou en produits d'appel l'ensemble fini par ressembler à un bel édifice de possibilités. Cela fait longtemps que je me gratouille le cerveau afin de savoir comment utiliser ce genre de trucs car il me faudra passer la barrière du surgelé et le condidérer comme un produit frais. Si toutefois ce genre d'appât peut faire un bon complément à mes vers bien frais il me semble que cela peut m'ouvrir une fenêtre d'action qui était restée fermée jusque là.
En premier lieu il va être difficile de démontrer la puissance de ce genre d'appâts congelés vivants car c'est une sorte d'esche que nous n'utilisons pas très souvent, calmars, seiche, crabes bien calibrés, sardines ultra sélectionnées et des coquillages à gogo ne sont la quotidien de nos sorties. A vrai dire mis à part le Rimini toutes ces friandises s'adressent à des poissons de taille respectables comme le pagre, le denti, la sériole, la liche et j'en passe et comme je dit toujours il ne faut pas mourir idiot et il est urgent d'essayer tout cela.
Je vais embraquer dans mon aventure mes quelques copains dans nos calanques lointaines, ils sont tous bouillants d'essayer ces appâts qui sont vraissemblablement d'une fraîcheur époustouflante. En contre-partie il ne me ferons pas de cadeaux si il n'y a pas de touche à la clé... Nous avons embarqué des calmars, des crabes mous pour le toc, des vers de Rimini et quelques bibis " eux" bien vivants, des cordelles et quelques autres babioles. Mais avant de commencer à pêcher et vu que la téléportation n'existe pas encore nous allons devoir marcher. Marcher à s'en couper les guiboles en deux, marcher comme si nous n'avions plus que ça à faire, marcher en groupe et aligner les pas les uns devant les autres en transpirant. Mais ce qui récompense toujours ce genre de pêche c'est le spectacle grandiose que la nature vous offre de partout, il y a peu de gens ici forcement la nature est plus belle, elle ne subi pas l'oppression humaine et quelques heures suffirons à effacer notre présence nocturne. Mais cette soirée va se gagner et c'est le prix à payer pour vivre un truc hors normes, il ne faut rien oublier de vital car le retour en pleine nuit est hautement périlleux, la moindre faille, le moindre oubli, quelques erreurs de sécurité et c'est l'addition direct !
Comme promis une fois sur place le spectacle est fabuleux, mes copains cherchent un peu leur place et c'est normal, il est évident que se blotir dans les inombrables failles qui se trouvent ici n'est pas chose aisée. Pour nous le temps presse un peu, il faut rapidement déployer toute l'armada de cannes pour envoyer au plus vite dans l'eau, nous avons perdu beaucoup de temps dans les embouteillages de Marseille et la nuit est presque là. Je déballe mon ver de Rimini congelé avec quelques doutes sur ce que je vais pouvoir trouver avec ça, il a une assez belle apparence mais est un peu mou à mon goût mais bon, le principal c'est qu'il plaise aux poissons. Je le liguature fermement et au final il est presque comme du vivant, super ! Ma première ligne est une vrai réussite, j'ai un bel espace derrière moi pour envoyer de toutes mes forces, couplé à du fil en 20 centièmes dans la bobine et un arraché en 45 autant dire qu'il y a pas mal de distance entre le plomb et moi. Je met mon écureuil sur le fil est je fonce pour préparer la suivante...Je ne suis pas tranquille car souvent j'ai pu constater que c'est dès mon arrivée que ma pêche est faite, je surveille le scion qui frétille déjà, L'écureuil hésite et monte par petites saccades, il me faut être patient. D'un coup l'écureuil se colle et la canne ploie vers le bas, le frein tourne un peu, voilà le signe d'un beau poisson qui s'est piqué. Au ferrage c'est le bonheur car je sent de bons coups de tête qui signe la présence d'une daurade, elle bataille très fort même de loin, mes copains ne sont pas à côté de moi et je vais devoir me débrouiller seul. Il me faudra un bon moment avant de deviner ma prise, à première vue c'est une belle daurade qui brille sous les feux de la frontale, en deux ou trois coups de poignet elle va rentrer d'un bloc dans les mailles de mon salabre. Hé bien, hé bien à peine arrivé et j'ai déjà mon beau poisson.
Je remet un bon morceau de ver de Rimini et on recommence.
Pour la deuxième canne j'ai bien envie de saucissonner un bon bout de calmar et la troisième avec une belle anchoix incroyablement ferme, pour du surgelé dis donc c'est franchement pas mal. Ha mince le rimini à encore trouvé un client il me faut surveiller ça de près car j'ai l'impression que les daurades rôdent dans le coin et il ne faut pas laisser passer cette chance.
Mais au fil des heures nous devons nous rendre à l'évidence, la petites faune qui frétille ici ne va pas laisser la moindre chance à nos appâts, les hameçons sont systématiquement vidés en quelques minutes. J'ai tout essayé, même les crabes, à chaque fois c'est pareil. Du coup la soirée se transforme en bal du lancé, peut importe la distance les beaux yeux sont de partout. Dans ce contexte il n'est pas possible ou alors à moins que ça lui tombe sur le nez, de prendre encore un beau poisson, j'ai abandonné les écureuils et j'ai tout remplacé par des starlight au bout des scions.
Moi je suis assis bien confortablement à bonne distance de mes cannes, j'observe le bal des touches et je me dit que la soirée est cuite car autant de merdouilles qui bousillent les appâts n'est pas bon pour une nouvelle belle prise. Ca n'a pas été facile de faire une pause pour fumer ma clope, avec tout marasme de touches et le saucissonnage à la suite des appâts, là je me dit qu'il est urgent de prendre un peu réconfort.
C'est limite pêchable ici, il y a tellement de touches avec tous les appâts qu'on ne saurai dire ce qui marcherai le mieux. Lassés par les bons que l'on doit faire de roche en roche, par les touches et les millions de moustiques affamés nous allons partir vers quatre heures du matin. Du coup nous rentrerons de nuit épuisés, la marche du retour est à la hauteur du contexte naturel, il nous faudra largement plus d'une heure pour rejoindre la voiture.
Il va être difficile de faire un bilan correct sur nos nouveaux appâts surgelés. Bien sûr nous allons les retrouver rapidement dans nos musettes pour faire des essais plus réalistes. Ce que je sait c'est que cela semble plaire aux daurades car la qualité est très proche du frais, mais je vais essayer de trouver un coin moins fréquenté par les petits nuisibles qui ne nous ont pas permis de nous faire une idée assez précise. En tout les cas cela va me permettre de compenser ce manque en appâts" exotique" qui ne se trouvaient que dans la glace des super marchés, ils sont bien souvent passés de fraîcheur et parfument beaucoup trop les doigts. Là au moins quand on déballe un calmar ou une seiche qui à été congelé vivant il met plusieurs longues heures à s'abîmer.
En tout les cas nous remercions chaudement l'équipe de PEXEO pour leur accueil, j'ai le sentiment étrange que grâce à leur détermination et leur humanité, ils vont se tailler une belle réputation dans le monde de la pêche.