24 Juillet 2011
Y'a pas à dire Marco et Filou sont deux guerriers prêts à tout pour aller pêcher. Ce Mardi c'est tempête de partout, les bourasques puissantes de Mistral poussent la mer à se fracasser contre les roches coupantes du Cap Cavau. Impossible d'aller pêche me diriez vous, hé bien non, mes deux copains vont aller tranquillement marcher sur les chemins arômatiques de l'île, malmenés par la tempête qui fait rage et les gabians qui hurlent sur les crêtes. Ils vadrouillent beaucoup car d'un côté c'est pas pêchable tellment les vagues montent haut, de l'autre côté c'est presque pas assez pour au final attérir sur un poste plus ou moins tranquille face à notre dame. Là c'est presque acceptable si ce n'est le Mistral qui fouette la mer avec rage.
Au départ y'a pas grand chose à dire tellement ça boulègue fort, les frises qui courent sur les eaux font de larges virgules et emportent tout les fils sur son passage. il fait froid, les vestes vont être rapidement de sortie, le vent qui jusqu'à présent était fort redouble de puissance à l'arrivée de la nuit. Par chance les sars sont bien présents, les beaux yeux se bousculent sur les hameçons mais tout ce petit monde retroune à l'eau car vraiment c'est trop petit. Venir jusqu'ici pour y trouver des indésirables c'est vraiment trop fort!!! Ha tient une cigale de mer, peuchère, allé rentre chez toi petite et fait gaffe aux filets plus loin...
Peu à peu Filou s'endors contre une roche à l'abri, si je puis dire, du vent. Marco a six cannes finement déployées, il scrute avec fougue le bal cyclique des scions pour y détecter les moindres touches suspectes. Ses yeux plissés balayent avec précision de droite ou de gauche quand soudain c'est par une des cannes de Filou que la touche arrive enfin...
- FILOU T'AS LA TOUCHE !!!!! Hurle Marco à son copain engourdi.
A moitié endormi congelé sur sa roche il n'a pas envie de se lever et signale à Marco qu'il verra plus tard tout ça. De toute façon avec une crevette...ça peut attirer quoi, une bogue? Un sar? PPFFFF non mais sans blage on verra plus tard...
Pendant ce temps Marco enchaîne diablement les prises pas trop maillées et le no kill est légion il bondi de roches en roches sous la pression des voltiges des écureuils... un griset, un sar, tient un joli rouget ( c'est bon ça), un beau yeux mais à trois heures du mat toujours aucun poisson valable en vue.
Filou se réveille, il tend les bras vers le ciel en baillant comme une baleine et en s'étirant de tout son long comme un chat, bon, allé je vais aller voir ma touche à la crevette...
Ho mais c'est bien lourd !!! il bataille quelques instants pour remonter quoi?
Le belle est restée sur sa canne une grande partie de la nuit sans bouger, prise en flag sur une crevette entière. Elle est dédatillée sous toutes les coutures, prise en photo, rien ne lui sera épargné pas même sa mort, ainsi va la vie des hommes...
Le soleil se lève d'un oeil timide entre les montagnes au loin, la clareté chasse la nuit il est l'heure de rentrer, le vent les a ruinés, pliés. Les bourasques qui ne se sont pas calmées leur viennent maintenant dans le dos comme une tape amicale qui les acompagnent jusqu'au port. Le bruit de la rocaille résonne sous les pas des lourdes chaussures de marche, le stock d'énergie est au plus bas et le cerveau se contente du strict minimum d'informations pour rester cohérant.
La navette au petit matin frais la tête pleine de pourquoi, le retour en voiture les yeux dans le vide poche, son lit qui recharge sa soif de revenir à la pêche bientôt.
Ci dessous c'est un photo de Marco il y a quelques jours avec la prise d'un très gros marbré, escuse Marco j'avais oublié de publier ces photos, Faut dire que tu en prends tellement que je ne sais plus où donner du clavier...