Au départ du magasin de Philippe nous ne savons pas exactement où nous allons aller, je ne sait pas si nous allons être plus à l'abri dans le Var mais il me semble que dans ce genre de conditions nous échapperons peut être aux bourrasques à Pampelonne. Pour ne rien gâcher il fait même assez froid, pas facile à se décider car une partie de pêche c'est pour le plaisir avant tout, mais quand on attends des bonnes conditions qui tardent à venir ça flingue un peu le moral.
Du ver de chalut, du rimini, des bibis et une montagne de cordelles voilà qui fait monter la pression dans le cerveau, avec ce genre d'appâts il est presque impossible de ne pas savoir ce qui se passe sous les eaux, tout devient incroyablement possible même une bonne bredouille...
Mais avant de prendre la longue route qui mène vers la terre sableuse, Philippe nous charge d'essayer le modèle trois brins avec la pointe hybride de chez Cinnetic, elle est prévue pour être plus sensible que la pointe tressée Kévlar, bon on verra bien mais vu le style de Bruno si elle résiste à ses lancés titanesques c'est qu'elle conviendra à tout le monde, même à moi.
Enfin arrivé sur le poste après de multiples embouteillages nous déballons rapidement sous le vent puissant, ici il est bien contré par les palissades des restos qui sont fermés à cette heure. Au delà de tout ce qui nous arrive en ce moment et les aides en matos de certaines marques qui nous permettent de continuer à pêcher sans trop se ruiner, nous sommes heureux de pouvoir encore une fois nous retrouver au bord de l'eau et c'est tout ce qui compte. même si c'est pas les conditions idéales, une fois de plus une petit groupe de copains se retrouvent dans les franges de sable fin pour tailler la bavette peu importe le temps qu'il fait.
Moi je m'essaye à la photo de nuit vu le manque d'action avec tout un tas de paramètres que je ne maîtrise pas encore bien, ici je tente de débrayer les autofocus pour passer tout en manuel. Je précise qu'il fait presque nuit et je grimpe les Iso pour voir comment l'appareil réagi, de toute façon pour l'instant il est vingt trois heures j'ai pas de poissons à montrer.
Six segondes à 1600 iso en bulb c'est pas mal mais les détails sont inexistants.
Neuf segondes à 1600 iso c'est bien aussi mais toujours pas de détails.
Neuf segondes à 800 iso c'est plus fin mais pas encore le pied, bon allé je laisse tomber car je ne sait pas comment je peut affiner vu que mon ouverture ne peut pas aller au délà de ce que je lui demande, pourtant je prends des cours, si si...
Bruno et moi nous sommes confortablement assis derrière un paravent à surveiller nos écureuils qui dansent avec le vent, on grignote des chips goût poulet grillé et du saucisson pur gras de porc de chez Justin Bridoux, y'a pas à dire...on est bien, quoiqu'une rasade de pinard rosé bien frais aurait été la bien venue. C'est toujours pareil, dès que tu poses le carré d'as sur la chaise c'est la touche, mon témoin rouge intense ( merci Robert) monte en douceur et se colle tendrement contre la canne et se fige. En principe ce style de touche ne trompe pas c'est une patate qui ne se presse pas pour manger, je donne du mou tant que je peut pour qu'elle ne sente pas de résistance. Du fil elle va en prendre par petites tirées, je préfère ouvrir le pick-up et gérer avec le bout des doigts jusqu'au moment où je sentirait qu'elle est piquée. J'ai les mains qui tremblent un peu car à tout moment nous pouvons croiser la daurade de l'année, souvent c'est un peu comme ça et ça vient toujours au moment où on ne s'y attends pas. Mais bon là petit à petit elle m'a pris trop de fil je doit réagir pour ne pas qu'elle me vide ma bobine pourtant je n'ai pas senti une vrai tape juste une succession de petite tirées, pfffff je ne sait pas quoi faire. Je vais prendre ma respiration un bon coup pour ne pas rater le poisson car à vrai dire c'est la première et possible la dernière touche alors pas de bêtises. Je donne deux mètres de fil ce qui va me permettre de fermer le pick-up et de régler au plus juste le frein, une main sur la grosse bobine bleutée et je lui envoi un ferrage. Mince je ne sent rien au bout, malgré les nombreux tours de manivelles manifestement le poisson est gagnant sur ce coup et moi , j'ai les glandes. Dans les derniers mètres je sent une petite tirée qui me fait plier de deux millimètres le scion, c'est une minuscule blanquette qui s'est piquée, je l'examine rapidement par chance elle vivra. Qué merde, notre patience n'est pas récompensée, si c'est pour prendre des blanquinettes de cette taille pas besoin d'aller aussi loin remarque, ici c'est comme ça, c'est tout ou rien et il faut tomber dans le bon créneau où les grosses dodos viennent se nourrir parce que entre ces phases c'est toujours des petites qui mordent.
Il est trois heures du matin et j'ai les paupières très lourdes, il n'y a pas de touches évidentes et l'attente est longue mais subitement nous allons subir une vague de ce genre de petits poissons, les bibis défilent à vitesse grand "V" ainsi que le ver de rimini, nous sommes au désespoir de voir un joli poisson car je sait que passé une certaine heure le coin devient totalement désert. Bon allé on va plier boutique car il nous reste encore beaucoup de route à faire, quand en plein démontage un de mes écureuils monte vers le ciel...Je n'y crois plus des masses mais on ne sait jamais. Je ne prends pas de gants, je prends je ferre et tant pis si je loupe un beau poisson. Mais cette fois je sent un poisson correct qui se débat sur la ligne, il entame même un virée vers la droite pour repartir vers la gauche suivi de quelques coups de têtes, hé bé, c'est pas trop tôt !!!
C'est pas le monstre mais bon c'est bien maillé c'est déjà ça vu les conditions épouvantables.
Trouver une mer aussi lisse avec un Mistral qui déboîte furieusement les arbres derrière nous relève du miracle, c'est une chance et une malchance aussi. Nous avons pu pêcher à peu près correctement mais côté poissons c'est joué d'avance car l'eau s'est trop refroidie d'un coup.
La prochaine c'est pas gagné d'avance car il y a encore beaucoup de vent, mais là une chose est sûre, nous n'irons pas aussi loin...quinze euros de péage, vingt cinq d'essence et quarante d'appâts, si on fait le calcul ce n'est pas très rentable tout ça...
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ali 12/06/2013 16:17
RORO, GREG, MARCO, GEGE. 12/06/2013 16:50
Renaud 27/05/2013 16:14
roro 27/05/2013 15:23
jacky lardanchet 27/05/2013 13:00
roro 27/05/2013 11:43
Roro 27/05/2013 07:31
cedric 27/05/2013 06:28
ange 26/05/2013 23:10