29 Mars 2016
Pour les pêcheurs comme nous qui n'hésitons pas à s'emparer de toutes les opportunités qui s'offrent à nous, on ne compte plus les moments où la boite à fantasmes s'ouvre à la dernière minute en espoir d'y voir sortir un beau trésor. Ceci peut s'appliquer à n'importe quel activité mais là, nous, on est des pêcheurs.
L'histoire commence avec un plan de sortie bien établi entre Jean-Phi et moi. Il est prévu une grosse marche qui pourrai aller de Sormiou ou même Morgiou afin de trouver le recoin secret qui serai le plus productif. Mais tout ces plans s'effondrent avec un seul coup de téléphone qui m'annonce une sortie en bateau. Voilà qui donne de la matière à ces fameux remous fantastiques qui excitent les neurones au point de ne pouvoir dire non. Quoi de mieux qu'une bonne rasade d'adrénaline dans le creux des vagues du large de Saint-tropez, quoi de mieux que se retrouver avec une bande de fadas qui ne pense pas à autre chose que la pêche, la bouffe et la rigolade ! C'est des moments comme ça qui nous font tout oublier et que quelqu'un de sensé n'hésite pas à saisir à bras le corps...
La mer, la mer. Elle est fantastique quand on y pense. Au fur et à mesure que la terre s'éloigne mes espoirs grandissent de trouver le poisson miracle qui ornera les plus belles photos, mes meilleure recettes et ne nourrira pas que mon estomac. En l'affaire d'une bonne demi heure de navigation il est temps de pêcher, nous sommes loin de toutes les habitations qui font comme un long cordon qui s'étale sur toute la frange de la côte. Les détails sont moins précis quand on est loin et ne peut plus admirer que la splendeur du bleu qui s'embronche sur la coque du bateau. D'ailleurs à ce propos nous avons cent trente mètres de fil à sortir des bobines pour aller toucher le fond, moi je suis silencieux car je n'ai pas vraiment l'habitude de ce genre de pêche et je n'ai ni même le matériel adéquat. Heureusement mon ami a prévu tout ce qu'il faut pour que je ne fasse pas chier un brin, canne bateau toute neuve, moulinet Cynnetic rempli de fil neuf bref, je suis presque dans le coup. Je m'exécute sous le commandement de Jean-Phi qui fait mine de maîtriser le feu qui bout dans sa caboche, mais en réalité nous avons tout deux du mal à cacher la joie de cette sortie.
Heureusement les poissons sont au rendez-vous, vous me pardonnerez de ne pas avoir fait énormément de photos car la raison en est assez simple. Moi aussi je pêche et le bateau bouge beaucoup dans la houle, l'appareil photo est difficile à manipuler dans ce genre de conditions la canne à la main. En plus vu les vannes salées fusent dans tous les coins et il est difficile de savoir si la tirade lancée du fond d'un rire est une vanne ou une réalité, tout le monde se fait plaisir de ce côté, voilà.
La nuit tombe et il est temps de manger, inutile de dire que les cocos ne sont pas venu es mains vides. Il y a un peu de tout qui s'étale sur la banquette centrale. Charcuterie corse, fromage, vin, salades et j'en passe de quoi nourrir un régiment. A ce moment je me demande même si la pêche n'est pas excuse pour se remplir le ventre car je voit bien qu'il n'y a plus de cannes à l'eau.
Finalement au gré des courants nous changerons de poste après avoir mangé car il semble que le poisson que nous cherchons n'est plus dans ce coin. Heureusement en quelques tours de moteurs nous pouvons changer de profondeur et de nature de fonds ce qui nous redonne à chaque fois de nouveaux espoirs. Malgré tout l'acharnement dont nous avons fait preuve il semble que le poisson n'est présent nulle part, il y a des jours comme ça où on ne sait ni le pourquoi ni le comment.
Nous serons de retourà quai vers trois heures du matin avec une bourriche de poissons très mitigée, mais au delà du poisson, j'ai été particulièrement heureux d'avoir participé à cette sortie car cela m'a permis de rencontrer des passionnés de la mer.
Nous, nous reprendrons le chemin des calanques d'ici quelques jours. L'arrivée de Marco sur nos terres va mettre un peu de feu dans nos habitudes...