Je ne saurai dire à quel point il est important pour le pêcheur d'essayer toutes sortes de choses pour tenter de comprendre enfin tous les petits mécanismes sous marins qui font la différence dans une partie de pêche. Bon, tout comprendre relève de l'utopie mais...avec de bons arguments et une météo adéquate sur un poste choisi, la pêche peut prendre une tournure inattendue.
Sans vider la mer pour autant il est possible de passer à travers les nombreux filets qui encerclent les couloirs de passages, c'est un peu la roulette en ce moment tellement la pose abusive de mailles peuvent contrarier une soirée pourtant adéquate. Mais Greg et Christian ne se découragent pas pour autant et quitte à aller au fin fond du Var la cause est entendue entre eux, ce soir ils sont bien décidés à passer une nuit entière à pêcher.
La nuit qui s'annonce est longue mais elle est heureusement ponctuée de beaucoup de touches très libératrices. A première vue il n'y a pas de poissons record pour l'instant mais les prises sont très argement maillées, mais avec un peu de chance, ils ne sont à l'abri d'une très belle prise.
C'est pas croyable la diversité des poissons, il y a un peu de tout et comme la dernière fois où la soirée s'est achevée au matin par la prise d'un sar hors normes, tout les espoirs sont de mise et la tension monte au fur et à mesure que minuit est passé. Les deux compères se connaissent bien et ils ne sont pas venu les mains vides côté alimentaire, la bière et les rires coulent à flot, les sandwichs au pâté ne font qu'un aller retour dans les estomacs ce qui est la moindre des choses. Mais il faut bien ça pour passer le temps car la nuit est longue malgré tout, il faut se battre régulièrement contre le sommeil pour traverser la nuit sans encombre. Heureusement, même si aucun gros poisson n'est encore en vue, la nuit se ponctue de prises et de relâches, c'est un peu ça la pêche, il faut être magnanime avec ce que l'on est venu chercher pour que cela dure encore.
Je n'ai pas toute leur histoire car je n'ai pu les contacter que deux fois dans la soirée avant de m'écrouler devant la télé, je n'ai eu que les grandes lignes et ces quelques photos, mais je connais bien ces deux copains qui sont la pupille de mes pensées. Mais mon ami Christian que je connait bien est un compagnon précieux qui est d'une douceur incroyable dans ses propos, pas une phrase ne sort de sa bouche sans être passée par son coeur, c'est comme un grand frère qui donne tout ce qu'il a de bon, on ne peut que l'aimer tant son désintérêt de tout est évident, tant sa présence fait du bien.
Pour la petite histoire mes deux copains sont reparti du poste de bonne heure, c'est à dire à onze heure du matin...sans dormir. On peut dire que le partie de pêche n'a pas tourné court car ça fait une belle cession tout ça, ils repartirons repus sous un beau soleil estival, pour eux la saison a bien commençée et ils ont déjà prévu une nouvelle sortie. Par contre pour moi c'est une autre histoire, je me suis rendu moi aussi à la pêche mais le contexte a été bien différent d'ailleurs je vais ici pousser un grand coup de gueule !!!
Le coup de gueule !!!!
La bonne saison a commencé depuis quelque semaines, les poissons sont désormais sortis de l'hiver et normalement c'est bon pour nous. Mais depuis un certain temps j'ai remarqué la prolifération abusives des filets dans les calanques à un point tel qu'il devient très aléatoire voire inutile de s'y rendre. J'en ai fait les frais en pêchant dans les mailles sans m'en rendre compte car il n'y a pas de balises visible à la surface. C'est quand le gars est venu ramasser son filet le matin que j'ai pu constater qu'il l'avais déployé à moins de cent mètres sur au moins sur un kilomètre, donc ma ligne traînait presque dedans. Mais toute la nuit je me suis demandé pourquoi une telle absence de poissons ? J'ai tenté des trucs de malade sans succès pour finir par rendre la main tellement rien ne marchait. Je suis reparti au jour de mon coin la rage aux lèvres en me demandant vraiment si j'allais y revenir un jour.
Mais pour soigner ma colère je me suis décidé la semaine suivante à aller pêcher dans le Var, je me suis dit que les pros sont bien plus respectueux des distances de pose et vu la diversité des postes je pouvais en trouver un de libre. Hé bien non...De brégançon jusqu'au Cap Taillat il est presque impossible de trouver un coin sans filets, au plus je me suis avancé vers St Tropez au plus je me suis décomposé, il y a des drapeaux de partout alignés les uns après les autres, on peut les voir de très loin tellement il y en a, sur des recoins isolés inaccessibles à pied ou au raz des plages jusque à l'entrée des ports. J'ai pu voir de petites criques barrées par les mailles, tout le long jusqu'à notre destination finale, inutile de vous dire mon état de colère, car à cause de cette armée de salauds j'avais réussi à faire capot sur les marbrés au coeur de la saison...
Arrivés à Gigaro c'est même constat que partout, il y a beaucoup de filets. Il semblent un peu moins proches du bord ce qui me laisse un espoir de voir peut être quelques écailles. Moi je suis venu tester les nouveaux vers surgelés qui m'ont été confiés, bon ça part mal...
Au départ j'avais prévu d'aller loin vers le Cap Lardier pour tenter de contrer les filets mais rapidement nous devons rebrousser chemin car au plus on s'éloigne au plus il y a de filets, je me demande même si c'est possible une telle malchance ! A force de rebrousser chemin nous allons devoir nous installer à quelques centaines de mètres de la plage elle même occupée par les mailles, de toute façon nous n'avons plus le choix vu l'heure...
A la tombée de la nuit les touches commencent à arriver, bon rien de vraiment fantastique mais rien que de voir nos écureuils s'agiter ça rassure un peu quand même car au cas où, nous avons fait plus de cent kilomètres pour être ici. Il est assez difficile de cerner les poissons qui assailent nos vers car pour l'instant ils ne se piquent pas ou vident les hameçons sans se piquer, il est évident par contre que c'est des petits. Pourtant à un moment mon attention est attirée par une touche différente des autres, je suis assis à fumer ma cigarette roulée à quelques mètres de ma canne et je peut bien observer le manège qui est en train de se dérouler. L'écureuil rouge extra lumineux monte de dix centimètres et se cale, puis il monte encore à mi hauteur énergiquement et retombe dans la foulée pour remonter aussi sec. Hé hé hé, si ça c'est pas un beau poisson je m'appelle helmuth ! Je vais laisser faire quelques instant avant de prendre en main, le scion plie généreusement et je vais ferrer à la faveur d'un franche tirée, le poisson est piqué mais je ne suis pas bien sûr de son espèce, de plus il me semble que la partie n'est pas gagnée vu la poids de l'engin. Sa défense est bizzare il se fait lourd sans donner de coups de tête, il part en travers vers la plage et commence à me dévider la ligne, Bruno arrive le salabre à la main tantant de déjouer les pièges de ces roches inhospitalières. Ma canne est pliée en deux et pour l'instant je ne peut rien faire que laisser le frein partir, au fait c'était quoi l'appât, à oui, un ver à tube. La pression du poisson baisse et je peut commencer à mouliner un peu, il se laisse venir et se tanque dans le sable, il sort de son logement et se re-tanque, je pense que c'est une raie. Mais nous ne la saurons jamais car à force de frotter le bas de ligne en 22 centièmes a dû atteindre plusieurs fois ses limites et s'est rompu au moment où le poisson s'est à nouveau posé sur le fond, bon...
La suite vas être moins heureuse car mis à part les fiélas qui sont de sortie nous n'aurons plus réllement de touches réjouissantes. Nous allons devoir composer avec ces petits congre qui mangent tout les appâts de la création sans laisser la moindre chance aux autres poissons. Dans ces conditions nous plierons nos affaires vers trois heures et demi sans avoir pu faire de poissons corrects, c'est d'autant plus dommage de se retrouver dans cette situation car j'avais une belle brochette d'appâts surgelés et j'avais préparé un planning pour noter le ver utilisé et l'heure à laquelle il trouve un poisson, lot par lot numérotés et tout cela sur la nuit. Malheureusement la plupart des vers on été nettoyés sans voir la moindre touche, même le ver de chalut fortement ligaturé sur l'hameçon ne tiendra pas plus de dix minutes face à des milliers de petites dents d'indésirables.
Mais au delà de notre infortune j'ai envie de dire que j'ai remarqué que la profession adopte une nouvelle forme de pillage de la mer, il est clair qu'il y a beaucoup de plus de filets qu'auparavant et ils sont placés beaucoup plus près du bord. J'ai aussi remarqué que les limites du parc des calanques ne sont pas faites pour les pros mais juste pour le pauvre amateur, car j'ai vérifié qu'ils étaient placés en limite de roche et ceci largement dans le parc mais....sans être visible de la surface, mais il suffit d'envoyer une ligne pour y rester coincé dedans. J'ai aussi remarqué qu'il n'y a plus d'heures de pose de filets, il y a quelques années nous savions à peu près à qu'elle heure les mailles étaient posées, là elles sont à demeure toute la saison, sans interruptions et ceci pour des raisons évidentes, il ne faut pas qu'un seul poisson ne passe ailleurs que dedans le piège. On appelle ça du pillage, peut importe la raison du professionnel qui se cache derrière son métier et qui invoque le devoir de gagner de l'argent, racler sans cesse détruit tout d'ailleurs là où il n'y a pas de filets on peut remarquer que les poissons sont très abondants et ont une taille d'adulte. Là où les pros raclent la mer est vide, les plantes sont en mauvaise santé et les sujets cédantaires sont de petite taille voire juvénile, c'est à dire qu'il n'y a pas de régénération seuls les nouveaux nés sont présents, les adultes sont capturés.
Les abus sont normalisés, il est courant de voir un bateau dérouler le filet dans la passe de la baie des singes (c'est totalement interdit) et de tracer droit pour fermer tout callelongue, un autre déroule à la suite jusque dans le parc, un autre s'occupe des abords et ainsi de suite on se retrouve avec des coins qui sont monopolisés et donc totalement impêchâbles. Il y a même du chalutage en plein dans la passe de callelongue, j'ai pu observer avec les jumelles la remontée en direct du filet, la raison c'est que l'électronique à détecté un banc de daurades, aussitôt le filet par à l'eau et le banc à été largement ponctionné. Les abus ne s'arrêtent pas là, le plus grave c'est que la surveillance est absente des lieux, les gars sinchent sans être inquiétés le moins du monde, la nature humaine montre ici sont plus noir visage. Le profit à pris le dessus sur tout ce qui existe, on ne parle plus rien d'autre que d'argent facile et de morale factice.
Car après tout, tout le monde se fout que le métier de la pêche dure si cela laisse de la place pour tout le monde. Mais ce petit résonnement ne fonctionne pas dans la tête du professionnel, lui il est là pour gagner de l'argent et il se croit tout permis, c'est son métier et peu importe si la mer se vide à grands pas, le Parc des Calanques est le théâtre de toutes les incivilités, mais où est la Maritime ?
Nous allons rentrer vers Trois heures du matin avec de nouveaux plans en tête, il est évident que la saison va être en dents de scie, si, comme nous en parlions plus haut, on ne se bouge pas un peu mais...Malgré toutes ces déconvenues je suis bientôt en congés et là on va essayer de changer la donne.
Bises les gars !
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Renaud 12/05/2015 11:30
marco 11/05/2015 22:32
Maillefer 11/05/2015 15:51
ANTOINE 11/05/2015 12:23
greg 11/05/2015 18:33
bernard 11/05/2015 09:33
olivier 10/05/2015 22:59
pecheurfou83 10/05/2015 20:07
RORO, GREG, MARCO, GEGE. 10/05/2015 21:40
Bert 10/05/2015 18:29
RORO, GREG, MARCO, GEGE. 10/05/2015 18:56
alainpaddy 10/05/2015 14:41
RORO, GREG, MARCO, GEGE. 10/05/2015 18:54