On ne sait pas au juste pourquoi nous allons à la pêche avec autant de passion deux fois par semaine, le poisson bien sûr, peut être... Mais quand on y réfléchi un peu il n'est plus du tout évident que cela soit que pour cela car quand on pousse un peu les limites de sa propre réflexion il apparaît rapidement qu'il n'est plus aussi exact que la pêche est uniquement un acte isolé, solitaire ou même technique.
Depuis sa découverte la pêche est un moment qui n'est pas anodin pour sa tranquilité, c'est l'occasion de partager avec des amis une drôle de facette qui ne s'exprime que dans certaines conditions, c'est sans doute le moment idéal de se dépasser un peu quelque soit son âge. Mais avant tout c'est le bon moyen d'élargir son rayon de copains et de découvrir de nouvelles choses.
Depuis peu nous nous sommes sorti du carcan des petites choses qui finissent toujours par détruire peu à peu tout ce qui reste du plaisir de se rendre au bord de l'eau. Nous en avons fini avec ces explications complexes qui ne débouchent toujours que sur l'augmentation des prix des appâts, nous avons tous vécu ça pendant de longues années, nous en avons fait les frais nous aussi, qui transforme un plaisir si simple en défi financier permanent. Ici nous souhaitons saluer tout ceux qui se sont mis à la portée du pêcheur, ceux qui ont pris sur eux pour rendre cet exutoire si nécessaire en un art de vivre.
Stef et moi nous sommes bien décidés ce soir à mettre la vitesse supérieure pour dénicher le poisson, il fait un vent d'Ouest de fada, la mer est démontée et se fracasse contre les roches avec joie, alors, pourquoi résister ? Nous avons l'assurance que le menu de ce soir va être des plus complexe mais en grattant un peu sous la croute des apparences nous allons nous apercevoir que la dame des falaises qui veille sur les calanques va être avec nous car manifestement nous sommes seul et elle n'a personne à s'occuper.
Tout va être déployé à la vitesse de l'éclair, les énormes bibis ligaturés vont être tronçonnés pour faire trois grosses calées, les crabes attachés et le ver de chalut bien saucissoné sur l'hameçon. Tout un menu consistant histoire de caler l'estomac de nos cher poissons dorés...
Les écureuils ne tiennent pas à moins de 30 ou 40 grammes, dans ce genre d'exercice les touches sont un peu différentes que d'ordinaire, on ne voit pas tout ce qui se passe, il faut que le poisson tire comme un taré sur le ver pour voir le témoin bouger à peine, tu parles d'un renseignement. Ou alors c'est une touche à revenir car bien souvent dès que le poisson tire sur l'appât le vent qui appui fortement sur le fil entraîne l'ensemble qui devient plus léger, l'écureuil tombe au sol, signe d'une touche en sens inverse, bon...
Le premier poisson comme d'habitude est pris par Stef, cette fois-ci cela ne va pas changer de l'ordinaire, il déniche les daurades pendant que moi je joue le rôle du salabreur.C'est une jolie blanquette de cinq cent grammes qui sera parfaite pour le grill de demain.
La soirée va se poursuivre avec quelques prises tout à fait correctes, mais le vent qui devait tomber vers minuit se renforce et passe radicalement à l'Ouest. Alors là c'est plus de la pêche, en fait ça ressemble plus à une lutte contre les éléments plus qu'autre chose et encore, nous ne sommes pas sur le chemin, là ça doit envoyer costaud ! Pourtant contre toute attente on fini par s'habituer au contexte venteux et au final le plaisir d'être ici revient à grands pas. Oui, malgré l'heure tardive, malgré le vent épouvantable, malgré la marche qui nous attends on est bien. Je ne peut m'empêcher de rêver à ces beaux jours qui nous attendent les bras ouverts, les millions de moustiques qui vont nous dévorer, les marbrés qui vont arriver en masse et nos postes secrets qui nous donnerons une fois encore tous les poissons records. Pour ce soir le panier est bien garni de prises et nos renseignements sont bouclés, l'été est presque arrivé malgré cette vague de froid de cette semaine.
Nous allons rentrer vers 4 heures du matin, la marche est longue quand on est lourdement chargé avec le vent qui te pousse, les cailloux glissants ne font pas de cadeaux pour les articulations et les montées sollicitent lourdement les cuisses, le sac à dos pèse lourdement sur les épaules, pourtant il faut marcher rapidement si on ne veut pas perdre tout son temps. Contrairement à l'aller, le retour est une course contre la montre car il est souvent très tard et on a souvent oublié le détail familial qui d'ici quelques heures nous rend indispensable.
Voilà c'est un peu notre vie qui se lie au long cordon de nos aventures, on émousses un peu notre jeunesse sur les bancs en granit blanc de nos calanques, une bien drôle d'école où le directeur principal n'est pas présent. D'ailleurs presque toutes les matières sont présente ici, histoire, géographie, mathématiques, biologie, éducation physique nous sommes à l'école de la vie et on peut facilement ne rien voir de tout ça si on n'ouvre pas un peu son âme.
Comme le dit le titre en latin, ainsi va la vie des hommes...
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steph 05/05/2014 19:25
roro 05/05/2014 19:36
alainpaddy 05/05/2014 09:04
Jm 05/05/2014 15:59
RORO 05/05/2014 11:27
barsotti 05/05/2014 06:55
RORO 05/05/2014 08:07
alainpaddy 04/05/2014 22:39
roro 04/05/2014 23:33
renaud 04/05/2014 22:34
roro 04/05/2014 23:30