Tout blog qui se respecte se doit d'avancer, rester statique est le plus mauvais moyen d'avoir une bonne perspective de la pêche, nous suffire de nos acquis et croire que c'est bien assez pour un petit blog n'est pas dans notre nature. Au delà de ce sérieux incontournable, avancer est un devoir pour chacun, progresser est un gage d'avenir pour tout les lecteurs et vous nous accorderez au moins ceci, nous, on avance vite...
Cela fait longtemps que nous sommes à la recherche d'un grand distributeur qui a la même conception de la pêche que nous. Cela doit passer forcement par un désir profond de ne pas tuer le pêcheur, lui proposer des produits de ramassage haut de gamme à des prix plancher. Nous avons beaucoup cherché la perle rare jusqu'au jour où Marco tente une nouvelle expérience dans la livraison des appâts par correspondance. Voilà une idée nouvelle qui n'inspire pas confiance au premier abord. Pourtant, si cela est bien fait ça marche car après tout, tous les vers de la création arrivent par correspondance, il n'y a pas un seul magasin qui " fabrique" ses appâts. A ma connaissance tout les produits arrivent par transporteurs, chine, Italie, Grèce, Espagne et pourtant nous les achettons en toute confiance et cela ne nous pose pas de problèmes. Mais aujourd'hui il y a une entreprise qui a décidé de casser les barrières des prix pour nous, cela s'explique par le fait que le proprio est aussi un pêcheur et a subi par le passé ce que nous subissons aujourd'hui, de rage il y a un an, il a décidé de s'engager dans la voie complexe de la vente d'appâts en ligne. C'est ainsi que nous avons connu SUD'ESCA, il propose des vers de ramassage à des prix pas croyable, du moins des prix pas courants chez nous.
En parallèle lors de la soirée de clôture du TSCC la Ciotat fin Décembre j'ai fait la connaissance du responsable de CABESTO, nous avons longuement parlé du problème des appâts et sa grande difficulté à s'en procurer durablement. Sur le coup je n'ai pas percuté mais...
En réfléchissant soudain la lumière s'est allumée au grenier, pourquoi ne pas creuser l'idée d'un partenariat entre SUD'ESCA et CABESTO Aubagne ? Un est capable de trouver les meilleurs vers du monde est l'autre les rends dispo toute l'année. Deux enseignes prestigieuses qui sont toute deux disposées à faire plaisir aux pêcheurs, pour nous c'est l'assurance de ne plus courir pour trouver ses vers et si un petit accessoire manque il est imédiatement disponible sur place, voilà une perspective qui change la donne du pêcheur. Un plus tard j'ai proposé le partenariat des deux boutiques avec l'espoir incertain qu'ils puissent s'entendre sur les modalités, et, il y a quelques jours la grande nouvelle tombe, ils vont travailler ensemble.
Du coup avec cette nouvelle union sacrée, CABESTO est en train de construire un véritable empire pour le pêcheur. Nous avons été invité à faire le tour du propriétaire et ainsi découvrir toute l'étandue de ce qui est arrivé et tout ce qui 'va' arriver.
Notre aventure commence devant les bacs du magasin, nous sommes émerveillés de voir tout ces précieux vers qui frétillent dans une eau claire et pure, là on est comme des gosses et sans transition on voudrait tout prendre. Par petits épisodes et sous la bienveillance de Nicolas (le grand patron) tout le personnel qui gravite autour du rayon pêche va nous être présenté. Yann le responsable du rayon nous explique clairement qu'en ce moment il n'y a pas encore tout mais dès la semaine prochaine les bacs vont être remplis à bloc de tout ce qui existe en vers et ceci disponible à l'unité. Moi je suis baba car je trouve déjà là il y a tout ce que peut vouloir un pêcheur, en quelques coups d'oeil on peut remarquer que du pêcheur occasionnel au très exigeant peronne ne pourra se sentir obligé de pêcher avec un truc qui ne lui convient pas. Voilà tout ce que nous cherchions, des gens dispo, des vers ultra frais, des prix formidables et surtout une enseigne qui est capable de fournir du premier Janvier au trente et un Décembre toute la gamme d'appâts.
Stef et moi nous partons de CABESTO confiants et chargés de belles images. Manifestement tout se déroule à merveille en cette fin d'après-midi seul le vent qui souffle un peu nous posera quelques dilèmes, il nous faudra calculer un peu sur le chemin pour tomber pile. Heureusement portés par ce début d'après-midi la route est agréable, mais les entrailles du centre ville de Marseille sont si complexes qu'il nous faudra patienter de feux rouges en feux rouges jusqu'au moment où, elles sont là enfin, nos calanques... C'est une fenêtre sur l'infini, là où tout y est possible, nous y avons vécu le pire mais ce soir on ne veut que le meilleurs et les franges du vent fort qui bouscule nos idées n'en finissent pas de nous conduire vers la terre promise.
Mon ami a embraqué quatre canne et moi trois pas plus. Avec le vent qui insiste lourdement de travers il va être difficile de bombarder loin, mais là, à grands coups de scions acharnés les plombs vont trouver des distances égales à notre faim de pêcher.
Mais pour cette fois je suis le premier à faire mon poisson. Ce sera une blanquette correcte qui va être piégée sur un bibi extra frais, la bataille sera brève mais au moins, le spectre du bredouille s'est envolé. Un peu plus tard Stef enfonce clou avec la prise d'un beau sar, ma foi, on entends de partout que la mer est vide en ce moment preuve qu'avec quelques vers bien frais et un coin adéquat elle est bien moins vide soudain...
Malgré toutes nos espérences ce n'est pas la folie sous les eaux, nos montages fins ne vont pas trouver beaucoups de client à remonter, on patiente et on reparle largement de cette belle aventure qui est en train de se monter. D'un coup sans prévenir mon écureuil se plaque contre un anneau de la canne sous le vent fort, le frein hésite à tourner, il frétille comme affolé , le scion ploie vers le bas et le fil est bien tendu malgré la pression du vent. Hou putain, je peut considérer que c'est une grosse touche même si le frein n'a pas beaucoup tourné vu les conditions, c'est pas mal ! Je prends en main mais je n'ai pas le temps de tester le poisson au bout que la pointe de la canne se plie avec rage vers le bas. Heureusement que la plupart des pêcheurs comme nous sont toujours prudents et ne bloquent pas immédiatement le fil dans le bobine car là, si j'avais fait ça, tout aurait cassé. Je me prends un départ de frein avec la canne dans les mains, inutile de dire qu' à ce moment je demande à Stef de venir avec le salabre. Le problème c'est que le poisson n'a pas du tout prévu de se laisser remonter comme une chaussette. Dans un premier temps je doit laisser faire le poisson car il sonde beaucoup trop et malgré que tout le montage est en trente centièmes il me semble que tout est prêt à exploser à la moindre erreur. Stef est à côté de moi le salabre à la main et il me commente tout excité ce qu'il remarque, moi je suis un peu à la ramasse, vu le scion ultra costaud de ma MAVER qui est plié comme un fétu de paille, je me dit que c'est ce soir le poisson du mois. Hou fan je doit Subir des rushs qui m'obligent à lâcher le frein quelques segondes, pour lui regagner deux ou trois mètres pas plus par la suite. Immédiatement Stef pense à un gros Pageot ou à un Denti vu que le fil ( et moi ) devons passer vers la droite en pliant la canne à l'extrême, puis repart à gauche en sondant par grands coups de tête ne trouvant pas d'issue. La daurade dans son immense aura de poisson batailleur ne fait pas ce genre de valse, nous avons tous pris des daurades qui dépassent les deux kilos et jamais nous n'avons subi autant de rushs dans la poire. Mais à force de patience, de donner la main au poisson nous finissons à voir l'arracher qui émerge de la surface, cela veut dire que le poisson est sous nos pieds, le seul problème c'est que malgré nos lumens braqués dans l'eau on ne voit rien briller. A un moment j'ai même pensé à un Mérou mais je sait que ce poisson aussi gros soit t'il ne mord pas la nuit, et oui , c'est un poisson de roche...
Je ne sait plus comment faire, cela fait dix minutes que je suis bloqué entre deux eaux et je ne peut pas encore remonter ce fameux poisson à la surface. Mon matériel n'est pas à mettre en cause car il est bien parfaitement adapté à cette pêche, le plus con c'est que je commence à avoir des problèmes circulations de sang dans les mains, je doit lâcher de temps en temps et secouer les paluches vers le bas pour faire revenir le précieux fluide jusqu'au bout des doigts. Je suis là, légèrement plié vers l'arrière et la canne arc bouté vers l'eau à attendre que le poisson monte, c'est une situation complexe que l'on ne croise pas tout les jours.
la recette est simple si on veut voir le bestiole, il faut la laisser se fatiguer seule, dès qu'elle rend un peu la main il faut la hisser en douceur pour que son répis ne dure pas, au fur et à mesure des rushs je peut commencer à le remonter lentement vers la surface tout en priant que rien ne casse. Au bout d'un long moment le poisson à décidé de tout lâcher bien trop fatigué, il remonter avec peine en bataillant beaucoup moins, Stef est à l'agachon, les centaines de lumens braqués dans l'eau et tout va se jouer sur sa dextérité. L'incroyable se produit, nous voyons arriver une grosse daurade qui ne combat plus, à peine à t'elle touché la surface que Stef l'enfourne dans les mailles du salabre sans aucune hésitations.
Je ne vais pas pouvoir me retenir de hurler, Stef est hors de lui et ses cris de joie vont couvrir le bruit des vagues, ses poumons vont donner de l'air l'atmosphère. On ne rencontre pas souvent ce genre bataille du bord, nous l'avons vécu comme une immense récompense à toutes nos concessions, reste à estimer son poids.
De mémoire je ne savais pas qu'une daurade pouvait être aussi puissante, elle s'est remarquablement défendue et elle est inscrite à tout jamais dans le creux de mes souvenirs, ceux qui brillent comme des étoiles dans la voie lactée, ceux qui restent gravés à tout jamais dans une union sacrée...
A la maison le verdict du poids tombe, trois kilos trois, on vous reparle du contenu du ventre et sa cuisine les prochains jours...
Bises les gars.
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sylvain 09/04/2014 00:13
Roro 09/04/2014 11:15
ange 07/04/2014 20:23
Roro 08/04/2014 13:54
Roro 08/04/2014 13:47
marco 07/04/2014 22:55
renaud 07/04/2014 11:23
Jm 07/04/2014 16:25
RORO 07/04/2014 13:51
alainpaddy 06/04/2014 23:44
alainpaddy 07/04/2014 09:21
Roro 07/04/2014 00:02
zak 06/04/2014 23:37
Roro 07/04/2014 00:01
Bert 06/04/2014 21:00
Roro 06/04/2014 21:27
steph 06/04/2014 20:52
steph 06/04/2014 20:19
Jm 06/04/2014 20:48
pecheur des calanques 06/04/2014 18:51
lesardigne 06/04/2014 18:17
Jm 06/04/2014 17:19
greg 06/04/2014 16:34
Roro 06/04/2014 17:13