Nous sommes Mercredi 17 heures, le moteur de la voiture est poussé dans ses derniers retranchements car ce soir j'ai trouvé la faille qui m'a permis d'aller pêcher. Je n'ai pas beaucoup de temps car demain je travaille et si je commence à perdre du temps sur la route et la marche mon temps de pêche sera déduit sur le temps global. En moins d'une heure je suis sur le parking désert, les cliquetis du moteur diésel qui refroidi prouve que je n'y suis pas allé de main morte, je sort rapidement les affaires du coffre, un petit coup d'oeil sur les éclairs qui éclairent l'horizon et c'est parti. En passant par le Gineste j'ai eu un moment de doute, vu les nuages qui flamboient à travers le soleil couchant je suis dit que je ne pourrait peut être pas pêcher bien longtemps.
Les premières lignes sont envoyées à fond la caisse vers la mer qui est très agitée, ici j'ai de quoi pousser à mort sur les talons car je suis sur une roche en surplomb, je peut baisser le scion dans le vide et fouetter de toutes ses forces. De mémoire je n'avais jamais propulsé les plombs aussi loin que ce soir, remarque vu les coins que je choisi ordinairement c'est une peu normal, là je suis content car c'est un véritable bonus pour trouver le poissons craintif.
Rapidement ma joie va baisser un peu, la pluie arrive...Alors que je suis tourné sur les affaires pour mettre ce que je peut à l'abri des gouttes, un bruit d'écureuil qui tape contre la canne retenti. Le frein du moulinet se dévide par petites secousses, d'un bond je m'empare de la canne et sans attendre je ferre. Bon là j'ai pas la sensation d'avoir un gros poisson au bout même après dix tours de manivelle, remarque heureusement car je ne peut pas salabrer tellement la mer tape il me faudra tout remonter à la faveur d'une vague. En deux deux la merdouille qui m'a détruit le bibi va sortir de l'eau, vite une photo et bon retour à l'eau.
Hou con il a un peu morflé mais je vais le remettre sur ses nageoires en quelques instants, juste le temps d'enfiler un beau morceau de bibi sur le fil que j'ai à nouveau un petit client sur l'hameçon de la canne de gauche. A première vue là non plus je n'aurait pas besoin de salabre, bon...
La pluie se calme un peu, cela me permet d'enlever la tenue de pluie et de profiter de la douceur qui s'installe lentement. Le spectacle est beau, j'aime ces conditions orageuses qui s'acharnent au loin dans la mer, j'aime entendre le bruit des vagues qui explosent contre les roches et voir l'écume qui s'étale sur plusieurs dizaines de mètres. Remarque, d'un point de vue technique tout ça ne fait pas mes affaires, il me sera impossible de salabrer le moindre poisson, les failles au bord sont de véritables coupe fils, tient au fait, pourquoi j'ai pris ce poste ? Ha oui je me souvient, il est bourré de poissons.
La soirée se déroule calmement, le vent est totalement absent et la mer est en furie, normalement c'est des bonnes conditions pour trouver son bonheur mais pour l'instant ce ne sont que des petits qui grignotent les vers, passé minuit on verra bien.
Allééééééé, encore un autre, pfffffff !!!!! Heureusement qu'avec du 1/0 dans la bouche l'hameçon est facile à faire sortir mais quand même, pour une fois que toutes les conditions sont réunies, bon allé, je refait le montage et ja vais poser le carré d'as bien confortablement.
Vers minuit j'ai une touche sur la canne du fond, je suis au bibi ça sent bon. Une touche assez mole qui ne ma fait pas bondir en l'air pourtant, au fil des segondes la cadence s'accelère pour finir en frénesie. Si là, le poisson n'est pas dessus, moi, je m'apelle Jean Claude ! Heureusement ( ouf ) le poisson bataille sur la ligne, à première vue il est encore plus minus que les autres, c'est pas que je n'aurait pas besoin du salabre, c'est que je le sent à peine. En un rien de temps je sort un superbe beau yeux de cent grammes la langue qui pends dehors les yeux en croix, oups, ni vu ni connu il repart à l'eau en espérant qu'un fiélas le bouffera...
De toute façon je ne vais pas refaire le montage vu l'heure, je vais fumer une bonne clope, profiter encore un peu de ce moment incroyablement calme et reposant, à la suite je ferait mes bagages. Je suis tout près de mon écureuil rouge extra lumineux qui bouge un peu et décrivant un balancement, cela doit être encore une merde qui vient titiler le gros morceau de bibi que j'ai mis dessus. Les titillages sont faciles à reconnaître, quand c'est le vent qui les animent ils bougent de droite à gauche et quand c'est une touche il va avant/arrière ou mieux, que avant, et s'écrase contre la canne ( on peut rêver non ?). Mais soudain l'écureuil frétille il entâme une danse du ventre bizarre, je se sait pas ce qui peut faire ce genre de touches, une sole ? Bon je vais laisser manger jusqu'au moment où il me sera possible de déceler une vrai touche. D'un coup le témoin se fracasse contre la canne, elle se plie à fond et le frein se met à hurler, j'envoie tout en l'air, ma clope, mon bonnet et je ferre dans le gras. Ouuffffffffff, ouiiiiiii c'est un très beau poisson, j'ai un peu de mal à le contrer car il sonde avec rage, ça me fait penser à un pagre ou une Pageot car c'est trop violent pour une daurade, même un sar. Ce qui me fait peur c'est que je ne peut pas le salabrer, il va faloir l'échouer avec la vague sur le premier palier rocheux et avec la deuxième vague sur le palier de dessus bref ! va y'avoir du sport !
Heureusement tout va bien se passer, au moment où je me prépare à mettre au sec le poisson il arrive une vague un peu plus grosse que les autres, à cet instant je ne sait pas encore ce que c'est comme poisson car l'écume m'empêche de le voir et pour tout dire ce n'est pas le moment de pinailler, en un coup avec la puissance de la houle je vais extraire de la franche blanche un gros Pageot qui ira attérir derrière moi. Je vais le détailler sous toutes les coûtures, je constate que les petits points bleu qui ornent les flancs des juvéniles ont disparu, les nageoires sont impressionnantes. Au départ, on ne sait jamais ce qu'on va prendre, une daurade, un gros sar, un pagre ou un pageot, l'important c'est l'ensemble de la soirée qui compte. Nous l'avons vu encore une fois il ne faut jamais désespérer car tout peut basculer d'un moment ou à un autre, on ne choisi pas non plus. Ce soir au moins je suis sûr d'un truc, ma pêche est faite, je peut rentrer à la maison.
Bon il ne va pas falloir que je me loupe car je n'ai plus de batterie, le voyant de charge clignote cela veut dire que c'est la dernière photo. CLIC !
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pecheur des calanques 29/03/2014 20:55
Bert 27/03/2014 21:36
RORO 28/03/2014 08:58
RORO 28/03/2014 08:54
alainpaddy 27/03/2014 19:37
pecheur des calanques 27/03/2014 17:11
Jm 27/03/2014 19:44
RORO 27/03/2014 18:57
steph 27/03/2014 15:49
RORO 27/03/2014 13:46
greg 27/03/2014 12:30
renaud 27/03/2014 12:26